Opérateurs télécoms : démarche de réduction de leur empreinte carbone

L’objectif de l’Union européenne est d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. L’association du GSMA représente les intérêts des constructeurs de la téléphonie mobile et compte les accompagner dans cette voie.  L’étude de L’Ademe et l’Arcep publiée en janvier de cette année démontre que la partie réseau représente entre 2% et 14% de l’empreinte carbone du numérique en France. De fait, la responsabilité du point de vue du réchauffement climatique est faible, contrairement aux terminaux utilisateurs. La priorité a été d’inciter les consommateurs à conserver leurs mobiles plus longtemps. Cependant, la principale source d’émission carbone vient de la production de ces équipements. C’est donc l’aspect à améliorer pour réduire l’empreinte carbone des opérateurs télécoms et constructeurs.

Des solutions pour réduire les émissions carbones des opérateurs télécoms

Il est temps pour les opérateurs télécoms d’agir activement pour réduire leur empreinte carbone. La première solution à appliquer semble être de suivre la règle des 3R (Réduire, Réutiliser, Recycler). Cela concernerait différents équipements, par exemple les serveurs, antennes et même les modems. Toutefois, le rapport du GSMA démontre tout de même que 80% des équipements collectés ne trouveraient pas de candidat pour les réutiliser. De fait, le secteur de la seconde main doit, en priorité, être amélioré.

Certains opérateurs télécoms décident de lancer leurs initiatives dans ce sens-là, plutôt que d’attendre que ce soit fait plus tard. Orange a lancé son programme dénommé OSCAR. Cet acronyme qui représente Orange Sustainable and Circular Ambition for Recertification permet à l’opérateur d’acheter de la seconde main. En effet, des accords ont été signés avec Nokia, Ericsson et même Juniper afin que certains équipements soient recyclés. Ce n’est pas tout, ce programme a pour but de faire de la revente d’équipements entre les différentes filiales du groupe.

Les freins à la mise en place des solutions pour réduire les émissions de carbone

Toutefois, certains constructeurs se posent des questions quant à cette réutilisation d’équipements. Huawei, par exemple, met en doute le fait que tous les équipements puissent être réutilisés. L’exemple utilisé par le constructeur concerne les faisceaux hertziens. Ces derniers, quand ils arrivent en fin de vie, date de plus de 10 ans. De fait, leurs composants également, la question de la possibilité de les exploiter se pose. Cette obsolescence technologie peut être un frein au recyclage de certains équipements. Sans oublier que la majorité de ces équipements sont en extérieur. Cela concerne notamment les infrastructures pour les réseaux mobiles qui sont fréquemment confrontés aux aléas climatiques : gel, froid ou encore forte chaleur.

Huawei a trouvé une autre solution pour tenter de réduire son empreinte carbone : l’éco-conception. Cela consiste à supprimer certains matériaux qui polluent beaucoup, au profit du recyclage de l’étain, de l’or ou du cobalt. D’ailleurs, son utilisation du cuivre dans ses équipements a été considérablement réduite, notamment dans son OXC. Les cartes utilisées comprenaient un grand nombre de câbles et de composants électroniques qui ont été remplacés par des petits mobiles optiques.

Certains opérateurs télécoms pourraient aussi partager leurs infrastructures, afin de réduire le nombre de pylônes et d’équipements utilisés. Toutefois, cela pourrait remettre la concurrence entre les opérateurs, ce qui laisse la France encore réticente à cette décision. En Belgique et en Espagne, par contre, sont bien plus volontaires pour passer à cette étape. Malgré tout, les consommateurs peuvent faire un geste en comparant les offres de mobiles et pour choisir le plus éco-responsable.