Indice de réparabilité : des résultats trompeurs pour les consommateurs ?

L’indice de réparabilité des smartphones laisse l’association HOP (Halte à l’obsolescence programmée) dubitative quant à sa réelle efficacité. Cette note sur 10 a été créée il y a un an afin d’indiquer aux consommateurs le degré de facilité à le réparer. L’association HOP a décidé de faire un bilan après cette année de mise en pratique. Il s’avère que ce n’est pas si positif qu’il n’y paraît. Une formule stricte de calcul a pourtant été établie. 5 critères sont pris en compte :

• la durée de disponibilité de la documentation ;
• la facilité du démontage du produit ;
• l’engagement du producteur sur la durée de disponibilité des pièces détachée ;
• le rapport entre le prix de vente des pièces détachées et le prix du produit ;
• sur des sous-critères propres à chaque catégorie de produits.

Le calcul est simple, puisque chaque smartphone reçoit une note pour chaque critère. Ensuite, une moyenne est faite de toutes ces notes. Cela donne la note finale sur 10 qui est apparaît généralement dans la fiche technique de l’appareil.

L’association HOP dresse un bilan mitigé : manque de fiabilité de l’indice de réparabilité

Mis en place depuis janvier 2021, le bilan dressé n’est pas des plus favorables. L’aspect le plus négatif qui a été souligné, c’est le fait que ce soient les fabricants eux-mêmes qui déterminent l’indice de réparabilité de leurs produits. De fait, la note n’est pas tout à fait représentative de la réalité. Les consommateurs peuvent se sentir trompés et l’indice de réparabilité n’est plus fiable.

Lorsque l’association réalise les calculs avec l’aide d’experts en réparation, on constate dans la majorité des cas que les fabricants se surnotent. Par exemple, l’iPhone 7+ a une note de 6,4/10 par Apple. Quant à l’analyse de HOP, les experts donnent une note de 5,8/10. À savoir que l‘UFC-Que Choisir avait également émis quelques réserves quant à cet indice de réparabilité.

Toutefois, le bilan de l’indice de réparabilité n’est pas que négatif. Cette initiative semble avoir été bien perçue par les consommateurs et qu’il est utile pour leurs achats. L’association de la Halte à l’obsolescence programmée recherche surtout à améliorer l’indice de réparabilité pour qu’il soit plus clair et plus transparent vis-à-vis de la réalité. Les constructeurs donnent des notes qui peuvent être subjectives. C’est ce que souhaite éviter l’association.

Les suggestions d’amélioration de l’indice de réparabilité sont-elles réalisables ?

Ce bilan mitigé amène l’association HOP a demandé plus de contrôle, notamment de la part d’indépendant, afin que les fabricants n’augmentent pas leur indice de réparabilité. Il est d’ailleurs difficile de trouver des smartphones avec un mauvais indice. L’association lance également un appel auprès de l’Etat, afin qu’il mette en place ce contrôle indépendant.

Afin d’apporter plus de transparence à ces résultats, l’association suggère de créer un site internet public. Celui-ci servirait à répertorier les scores des indices de réparabilité accompagnés d’une grille de calcul. Le but serait de clarifier les critères, puisque ceux actuels laissent une trop grande marge d’interprétation. Malgré tout, l’association conclue que cet indice est utile afin de participer à la transition énergétique, donc d’informer les consommateurs pour éviter qu’ils ne jettent au lieu de réparer.