Qualcomm refuse l’OPA à 130 milliards de Broadcom

Coup de tonnerre dans l’industrie de la téléphonie mobile. Les regards se tournaient vers le rachat prochain de Qualcomm par Broadcom. Toutefois, la compagnie américaine a finalement refusé l’OPA de son concurrent. La proposition de rachat était de 130 milliards de dollars.

Une somme record proposée par Broadcom

Ce n’est pas à proprement parler une surprise, mais les sommes évoquées forcent l’étonnement. Qualcomm a ainsi parié sur son indépendance en refusant une pourtant très alléchante proposition de 130 milliards de dollars de la part de Broadcom. Cependant, le conseil d’administration de Qualcomm a, à l’unanimité, rejeté cette offre de Broadcom. Selon les dirigeants de l’entreprise américaine, la valeur du quatrième fabricant de puces au niveau mondial aurait été sous-évaluée.

L’intérêt de Broadcom dans l’acquisition de Qualcomm se situait essentiellement dans le domaine des modems.

Il s’agissait pourtant d’un record sans précédent dans le secteur. L’offre de 67 milliards de Dell pour l’acquisition d’EMC reste ainsi l’acquisition la plus onéreuse de cette industrie. Mais Broadcom aurait dénigré nombre d’éléments qui forment la valeur financière de la compagnie américaine. Leader sur son marché, Qualcomm dispose en outre d’un nombre incroyable de brevets qui constituent près d’un tiers de ses revenus.

Qualcomm, un acteur décrié de l’industrie mobile

Il serait illusoire de se dire que l’entreprise qui se voulait acquéreuse n’avait pas une idée de la valeur effective de Qualcomm. À dire vrai, elle comptait davantage sur les troubles provoqués par le long procès mené par Apple contre la société ciblée par l’offre de rachat. Cela fait depuis quelques années que Qualcomm et la marque à la pomme se livrent une bataille judiciaire. Le second accuse le premier d’avoir surfacturé de plusieurs dizaines de milliards les services disponibles sur ses iPhones.

Une bataille juridique a lieu entre Apple et Qualcomm depuis de nombreuses années pour certaines factures jugées trop chères.

Ce n’est d’ailleurs pas les seules réclamations à l’encontre de Qualcomm qu’il est possible d’entendre dans le secteur de la téléphonie mobile. L’entreprise qui fournit les puces Snapdragon, très présentes sur les smartphones modernes, s’est attiré l’opprobre de nombreux constructeurs. Huawei, troisième vendeur de portables, serait ainsi prêt à se passer des services de la société pour les prochaines itérations de ses portables. Un vent de mécontentement qui pourrait balayer nombre des partenariats actuels de Qualcomm, à cause de licences trop onéreuses.

Dans cet environnement médiatique agité, Broadcom souhaitait profiter de certaines conditions propices à l’acquisition de son concurrent. La fragilité des actionnaires devait permettre à la compagnie d’accroître sa présence sur le marché des modems. La société qui s’est vue refuser cette propriété n’a pas souhaité communiquer sur la décision du conseil d’administration. Pour Qualcomm cependant, il s’agit d’un premier pas pour regagner la confiance de ses partenaires, s’il n’est pas trop tard. Il faudra en passer par là si la société souhaite conserver durablement son indépendance.