Google va lutter pour la protection des données des utilisateurs d’Android

Sur Android, il est possible d’avoir accès à des milliers d’applications. Pour éviter les failles de sécurité concernant les informations des utilisateurs, Google a affirmé le 1 décembre mettre au point un système plus sécurisé. L’association « Google You Owe Us » accuse Google d’avoir illégalement transmis des données d’utilisateurs d’iPhone à des annonceurs pour cibler davantage les publicités par exemple. Bénéficiant d’une faille de sécurité du système d’exploitation d’Apple, l’affaire avait aussi eu lieu auparavant sur Android. Mais l’entreprise californienne semble prendre note du problème et vouloir redorer son blason.

Google veut signaler les applications avides de données pour les utilisateurs d’Android

Le débat sur la protection des données sur Internet est réel. Les marques comme Apple, mais aussi les collectifs de la société civile, les instances de justice, les acteurs qui interviennent lors des litiges sont nombreux. Au vu de l’importance du web aujourd’hui, les effets font boule de neige. Tim Cook, patron d’Apple, s’était aussi exprimé à ce sujet. C’est la raison pour laquelle la prise de conscience de Google est loin d’être étonnante. Plusieurs fois accusée de ne pas assez protéger les données des utilisateurs, l’entreprise envoie un message fort. Son système d’exploitation pour smartphone, Android, va pouvoir bénéficier d’un bouclier efficace contre la divulgation d’informations personnelles d’utilisateurs.

Sur le portail d’achat d’applications de Google, certaines applications gourmandes en données devront rendre des comptes.

L’idée est tellement simple que l’on peut d’ailleurs être surpris que Google n’y ait pas pensé plus tôt. Grâce à des avertissements spécifiques, l’utilisateur pourra savoir avant de télécharger, quelles applications sont les plus gourmandes en données personnelles. Cela passe notamment par la diffusion explicite et obligatoire des politiques de confidentialité des applications. Il est également prévu de demander de manière suffisamment explicite à l’usager d’Android s’il souhaite communiquer certaines informations comme son numéro de téléphone ou son adresse de messagerie électronique. Par ailleurs, les applications qui nécessitent beaucoup d’informations sans lien apparent avec leur but devront se justifier rapidement auprès de Google.

Sécuriser ou collecter les données personnelles ?

Le dispositif annoncé début décembre laisse soixante jours aux développeurs d’applications pour rendre des comptes. Toutefois Google n’est pas que le protecteur des données. Avec Android, les informations de géolocalisation des utilisateurs sont collectées, sans qu’aucune demande de consentement préalable n’ait été faite. C’est le média américain Quartz qui révélait cette information en 2017.

Centre de données collectées par Google. L’entreprise se veut transparente et fournit des photos de ces lieux particuliers.

« Si c’est gratuit, c’est que le produit c’est vous » est une formule désormais célèbre qui rend compte de cet état de fait. Sur internet, les possibilités sont illimitées, en revanche la collecte des données est monnaie courante. C’est ensuite ces dernières qui sont négociées avec les diffuseurs de publicité, pour cibler ce qui est susceptible d’intéresser l’utilisateur. Les données collectées par Google représentent ce qui est surnommé « Big Data ».

Il est d’ailleurs difficile d’y échapper. Malgré les efforts affichés par l’entreprise Google, les utilisateurs peuvent difficilement sécuriser leurs smartphones. La polémique « Google You Owe Us » en est l’exemple éloquent et fait suite aux nombreuses autres failles de sécurité. La nuance entre la sécurisation, pour garder des données confidentielles, et la collecte par Google des données des utilisateurs est de plus en plus difficile à établir. Le fait même que cette entreprise se targue d’oeuvrer pour plus de sécurité sème le flou dans l’univers de la donnée utilisateur sur Internet.